Les cancers masculins

Les cancers masculins

Alors qu'ils représentent 52% des cancers diagnostiqués chaque année, les hommes sont moins nombreux que les femmes à participer aux campagnes de dépistage et plus globalement à prendre soin d'eux.

En novembre 2022, nous lançons le Défi Moustache afin de sensibiliser le monde économique, le grand public et plus particulièrement les hommes à la prévention et au dépistage de deux cancers 100% masculin : le cancer de la prostate et du testicule.

En novembre, un mot d'ordre : il est temps de parler sans tabou et de sensibiliser aux cancers masculins !

Ce sont des cancers dont on ne parle pas beaucoup, peu médiatisés pour une raison simple : les hommes sont très discrets, échangent peu entre eux sur ces cancers qui concernent leur intimité, leur sexualité. Par ailleurs, à la différence des cancers colorectaux et des cancers du sein, il n’existe pas encore de dépistages organisés des cancers masculins. 

Pourtant, ils se produisent à différents âges de la vie et affectent un nombre important d’individus:

  • En 2018, les cancers des testicules ont touché en France 2 769 individus masculins dont l’âge était compris entre 15 et 35 ans
  • Le cancer de la prostate affecte chaque année dans notre pays environ 50 000 hommes, généralement de plus de 65 ans.  
Quels sont les symptômes d’un cancer de la prostate ?

Au début de son évolution, le cancer de la prostate ne donne pas de symptômes. S'il s'agit d'un cancer localisé, il n'y a généralement pas de troubles urinaires.

Les symptômes mécaniques dus à la compression de l'urètre apparaissent quand la prostate augmente de volume. Mais l'augmentation de volume de la prostate est présente dans d'autres maladies beaucoup plus fréquentes :

  • l'adénome ou hypertrophie bénigne de la prostate (presque tous les hommes de plus de 70 ans ont un adénome de la prostate)
  • la prostatite ou infection de la prostate (environ 50 % des hommes ont une prostatite au cours de leur vie).


Cette augmentation de volume n'est donc pas spécifique du cancer de la prostate.
Attention, cependant, il arrive que certains hommes souffrent à la fois d'un cancer de la prostate et d'une hypertrophie bénigne.

Les symptômes liés à l'augmentation de volume de la prostate sont les suivants :

  • besoin fréquent d'uriner, surtout la nuit (pollakiurie) ;
  • jet d'urine faible ;
  • sensation de ne pas avoir vidé complètement sa vessie ;
  • fuites urinaires ;
  • infection urinaire : cystite, prostatite ou pyélonéphrite ;
  • difficulté ou impossibilité d'uriner ou rétention urinaire ;
  • présence de sang dans les urines ou le sperme ;
  • difficulté à avoir une érection ;
  • douleurs au moment de l'éjaculation.

 

L’hypertrophie de la prostate concerne 1 homme sur 2 après 50 ans, causant des problèmes pour uriner. Cependant, n’avoir aucun symptôme ne signifie donc pas ne pas avoir de cancer, d’où la nécessité du dépistage. 

Deux examens permettent de suspecter un cancer de la prostate : le toucher rectal et le dosage des PSA dans le sang.

N’hésitez pas à en parler à votre médecin.

Quelles sont les recommandations du dépistage du cancer de la prostate ? 

Il n’existe pas de dépistage organisé. Il s’agit d’un dépistage individuel, à partir de 50 ans pour la population générale, et avant s’il y a des antécédents familiaux de cancers de la prostate et cancer du sein. Il faut donc consulter son médecin généraliste qui proposera un dosage sanguin de l'Antigène Prostatique Spécifique (PSA), substance produite par la prostate, ainsi qu’un toucher rectal. En fonction du taux de PSA, le dépistage sera par la suite adapté. Si le taux est suffisamment bas et le toucher rectal normal, la surveillance sera espacée. 

Quels sont les symptômes d’un cancer du testicule ?
  • Dans la grande majorité des cas, le cancer est suspecté par la découverte d'une masse palpable sur le testicule. Cette masse ne régresse pas au cours du temps. Elle est dure au toucher et le plus souvent indolore.
  • D'autres signes peuvent se manifester comme une sensation de lourdeur dans les testicules, une gêne ou une douleur qui persistent dans le temps. Le testicule dans son ensemble peut gonfler et augmenter de volume, parfois de façon soudaine.
  • D'autres signes, plus rares, peuvent évoquer le développement d'un cancer. Parmi ces signes on peut citer une gynécomastie, c'est-à-dire un développement des seins chez l'homme, qui apparaît rapidement. Elle est provoquée par la sécrétion d'une hormone, la HCG, par la tumeur du testicule. La gynécomastie est fréquemment présente à l'adolescence sans être liée à un cancer ; elle peut être également causée par certains médicaments. En cas de gynécomastie apparue récemment, parlez-en à votre médecin traitant.
  • Parfois le développement d'un cancer entraîne des douleurs dans le dos ou sur le flanc, un amaigrissement ou des difficultés à respirer. Une masse peut aussi se faire sentir dans l'abdomen.

 

Quel que soit le signe que vous ressentez, parlez-en à votre médecin si ce ressenti persiste pendant plusieurs jours.

Quelles sont les recommandations du dépistage du cancer du testicule ? 

La plupart des cancers du testicule sont dépistés par les hommes eux même par autopalpation. A partir de 14 ans, il est recommandé de palper ses testicules, une fois par mois environ, après un bain ou une douche chaude. Ceci a pour effet d'assouplir la peau au niveau des bourses. S'il perçoit un nodule ou une petite masse indurée, il doit alors consulter un médecin dès que possible pour faire pratiquer une échographie et éventuellement une biopsie.

 

Stop aux tabous autour de ces 2 cancers !

 

Axel Kahn, feu Président national de la Ligue contre le cancer, avait fait cette déclaration que nous trouvons juste : « Messieurs, vous ne perdez rien de votre virilité, de votre charme en vous préoccupant aussi de votre santé. Se protéger n’est pas un signe de faiblesse de caractère mais témoigne aussi d’une attention aux autres, aux vôtres, à ceux que vous aimez. À ces derniers, le plus beau cadeau que vous puissiez faire, c’est vous en bonne santé. »

 

Alors, n’hésitez plus et parlez-en librement…

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