Journée mondiale de lutte contre le cancer

"Au moins un enfant sur deux qui naît aujourd'hui sera touché par le cancer."

C'est la déclaration d'Axel Khan, Président de la Ligue contre le cancer, ce jour à RTL.

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2020 02 04 journee mondiale contre cancer

Ce mardi 4 février est la Journée mondiale de lutte contre le cancer. Et le constat dressé sur RTL par Axel Khan, président de la Ligue contre le cancer, est sans appel. "Il y a 750.000 naissances par an et 400.000 nouveaux cancers par an. Faites le calcul, explique le cancérologue. Au moins un enfant sur deux qui naît aujourd'hui sera touché. Dans nos familles, nous serons tous concernés."

"Mais la mortalité par cancer continuera de reculer, estime Axel Khan. Je suis cancérologue depuis 52 ans. Je vois les progrès réalisés. Je vois certains cancers toujours mortels quand j'avais 30-40 ans et qu'on guérit systématiquement aujourd'hui. Il y a un espoir. La recherche fait incontestablement des progrès avec de nouvelles perspectives."

"On guérit 55% des cancers, rassure le président de la Ligue contre le cancer. L'objectif à la fin de la décennie 2020-2030 est qu'on en guérisse les deux tiers, et trois quarts dans la décennie prochaine. Il y aussi des cancers qu'on ne guérit pas, très étendus, par exemple des cancers du gros intestin avec des métastases dans le foie. Jadis, on avait des pronostics épouvantables à 6 mois, aujourd'hui, on vit 3-4 ans avec."

 

Des solutions existent
"Il n'y a pas de vie sans cancer possible, c'est théoriquement impossible, rappelle Axel Khan. Il y a 40% des cancers qui seraient évitables si on ne fumait pas, si on buvait moins d'alcool, si on n'était pas obèse, si on ne prenait pas de charcuterie aux nitrites. Il y a des facteurs qui augmentent considérablement le risque de cancer. 65.000 morts par cancer seraient évitables si on n'avait pas de conduite à risque."

"La pollution doit être responsable de 2.000 à 4.000 cancers par an, entre les microparticules de diesel, les perturbateurs endocriniens, les pesticides, détaille le cancérologue. Le tabac, ce sont 46.000 cancers. L'alcool, ce sont 16.000. L'obésité et la mauvaise alimentation, ce sont 5.000 à 7.000."

"La vaccination contre le papillomavirus n'est pas obligatoire, regrette le cancérologue. Je crois que ça devrait l'être. La France a un problème psychologique avec la vérité en général et la vérité scientifique en particulier. Si on vaccine, les cancers dus au papillomavirus doivent disparaître. En Australie, où la protection vaccinale est très élevée, il n'y a plus d'infections de l'utérus des femmes par papillomavirus. Or, comme c'est toujours une infection qui se complique de cancer, on peut imaginer que le cancer du col de l'utérus disparaîtra en Australie."