Sylvie Tellier, les Miss France devenues Bonnes Fées

“NOUS VOULONS RENDRE AUX FRANÇAIS TOUT LE BONHEUR“NOUS VOULONS RENDRE AUX FRANÇAIS TOUT LE BONHEURQU’ILS NOUS ONT OFFERT”. SYLVIE TELLIER ET 17 MISS FRANCE ONT UNI LEURS FORCESPOUR FONDER L’ASSOCIATION LES BONNES FÉES QUI APPORTENT UN SOUTIENAUX PLUS FRAGILES ET UNE AIDE AUX MALADES DU CANCER.ENTRETIEN ET CONFIDENCES.

On a souvent moqué le monde des Miss pour sa superficialité, en avez-vous été blessée ?“

“Blessée” est un mot un peu fort, disons que malheureusement cela fait partie du concept, de ces jeunes femmes pleines de bonnes intentions qui sou- haitent “sauver le monde”. Pour avoir vécu cette expé- rience (Sylvie Tellier a porté le titre de Miss France 2002, NDLR), je prends ça plus pour de l’ignorance que d’une réelle volonté de nous atteindre. La majorité des Français mesurent qu’il y a une réelle empathie et un engagement actif chez les Miss. Si tout le monde s’en- gageait comme elles le font, le monde serait bien différent.

Selon vous, le titre de Miss France implique quels devoirs ?

J’aime beaucoup cette question parce que le mot “devoir” est bien choisi. L’émission des Miss France appartient à une entité privée (ALP Productions, NDLR) qui est diffusée sur TF1, une chaîne privée mais la Miss France est élue par des millions de Français. Les Miss ont donc une mission, un de- voir, celui de rendre ce que le public leur a donné. Quand on est élue, on reçoit des cadeaux, on jouit d’une immense noto- riété, c’est un fabuleux tremplin professionnel. Mais en retour, il faut rendre la pareille au niveau social, humanitaire, envoyer des sourires réconfortants, faire preuve de générosité de coeur et s’engager.
Nous appartenons au public, nous entrons dans le quotidien des Français et nous devons montrer l’exemple à une population qui nous regarde.

En quoi la voix d’une Miss porte-t-elle ?

C’est la notoriété que confère le titre qui agit comme un porte- voix. En 2021, plus de 10 millions de téléspectateurs ont suivi le couronnement d’Aman- dine Petit sur TF1, c’est colossal. Toute prise de parole est reprise et relayée par les médias et les réseaux sociaux. A l’échelle d’une commune, d’une région, du pays, ce titre est un mégaphone et, on parlait de devoir, il est de notre devoir de mettre à profit cet outil au profit de la cause commune.

Le cancer, tout le monde y est confronté. A titre personnel, comment affrontez-vous cette maladie ?

Nous sommes tous concernés par le cancer. Un frère, une soeur, un cousin, une tante, per-sonne ne peut se targuer d'être épargné. Ma belle-maman se bat depuis 20 ans contre un cancer du sein, mon beau-père, le mari de ma maman a un cancer du foie et je ne suis pas un cas isolé. Quand on est atteint par cette maladie, on veut conser- ver son intégrité physique et le mental est très important. Le regard, la solidarité, l’accompagnement et la bienveillance sont primordiaux dans la lutte contre la maladie.
Lors d’une soirée de gala en vue de promouvoir la charte de Paris, signée par le président de la République Jacques Chirac en 2000, nous avons reçu des mains du professeur David Khayat un prix pour saluer l'action de l’association des Bonnes Fées auprès des femmes at- teintes du cancer. J’en ai été extrêmement touchée, si vous saviez à quel point !

Le mag Sylvie Tellier

Très présente sur Instagram, vous utilisez les réseaux sociaux pour diffuser vos messages...

Dans les nouveaux médias sociaux, il y a du bon et du mauvais, tout dépend de l’usage qu’on en fait. Moi, je prends de la distance. Instagram est un moyen de communication au même titre que la radio, la télé ou la presse écrite à la différence qu’il n’y a aucun contrôle de ce qui y est dit. Mon rôle, c’est de prévenir et d’inviter à se protéger en ne lisant pas les commentaires. Moi, je suis favorable à la levée de l’anony- mat sur les réseaux sociaux. En qualité de maman, je fais très attention à ce que mes enfants de 11, 7 et 3 ans n’y aient pas accès mais je sais que je ne vais pas y couper (rires). C’est parce que je suis très exposée que je suis très vigilante car, de par leur filiation, mes enfants seront très exposés.

 

Vous avez fondé l’association des Bonnes Fées, avec d’autres Miss, et ouvert une première structure d’accueil en 2018 à Nancy. Quels sont vos buts ?

Tout a commencé en 2015 avec 11 Miss et nous sommes plus de 17 aujourd’hui. Cette association a pour but de rendre aux Français ce qu’ils nous ont offert en nous associant à des actions de terrain. Tous les gains que nous gagnons à la télévision lors de jeux comme Fort Boyard, soirées et événe- ments, nous les reversons aux Bonnes Fées pour le fonctionnement de l’asso. Nous finan- çons des kits de puériculture pour des familles en difficulté, nous envoyons des enfants en vacances, nous intervenons au- près des femmes battues.
Dans chacune de nos antennes, on invite à se poser le temps d’un café, une socio-esthéticienne explique aux malades comment se maquiller, comment se coiffer ou se couvrir d’un foulard.
On propose aussi des séances de tatouage pour redessiner l’aréole des seins dans le cadre d’une reconstruction mam- maire, c’est très important..

100 ans de Miss France“Le

 

Cette interview a eu lieu au moment du confinement de la Covid-19.