Diane Robert : Paroles de battantes

Diane Robert : Paroles de battantes

“Tout ce que j’ai vécu, je dois en faire quelque chose pour les autres”.

La comédienne qui a choisi de vivre à Marseille évoque comment elle a surmonté l'épreuve du cancer. Quel rôle son mari, Avy Marciano et ses enfants ont joué pour l'aider à vaincre la maladie.
Elle parle enfin de son projet de documentaires. Paroles de battantes.

Elle est de ces comédiennes qui semblent avoir toujours accompagné nos vies. De sitcoms en séries, de téléfilms en films, Diane Robert est entrée au Panthéon des artistes populaires. “Avec mon mari Avy Marciano nous avons quitté Paris pour rejoindre sa famille ici et Marseille m’a adoptée”, dit elle pour se présenter. Une installation concomitante avec les rôles que les deux artistes ont endossés pour la série “Plus Belle la Vie”, histoire de confondre plus encore leurs vies privées et professionnelles. “Nous nous sommes connus sur un plateau il y a 23 ans, Avy jouait mon petit ami c’était très chouette, et on ne s’est plus quitté”.

Au quotidien, Diane Robert ne se voit pas comme un exemple, tout au plus comme “une actrice qui souhaite toucher les gens et transmettre des émotions. Ça compte beaucoup dans le choix d’un rôle” estime-t-elle.

Par deux fois, la comédienne a connu le cancer mais a toujours eu la chance d’être dépistée à temps. “Dans ce milieu, c’est tabou de parler de la maladie, reconnaît-elle. Beaucoup de gens me disaient que ça ne plaisait pas aux compagnies d’assurances et ça ferait peur à certaines sociétés de production”.

Au contraire, la maladie a permis à Diane Robert de ne plus se cacher, d’être dans “sa” sincérité. “Quand des gens me reconnaissaient dans les salles d’attente, je sentais que ça les réconfortait. Pour eux, ça arrivait aussi aux autres”, poursuit-elle. C’est grâce à un psychiatre qui l’a suivie à l’Institut Paoli-Calmettes que la comédienne a appris à transformer ses faiblesses en forces : - Je pense que mon caractère positif et combattant a redonné de la pêche à d’autres malades. Il y a une utilité à tout ça et ce que j’ai vécu je dois en faire quelque chose. Ma certitude est aussi une question : - Je ne dois pas occulter cette expérience mais en faire quelque chose”.

Un documentaire en projet

Diane Robert s’est attelée à un projet de documentaire sur les cancers féminins, “je voudrais parler des mamans. Comment une maman qui a un cancer doit-elle en parler à ses enfants, comment ils comprennent la maladie selon leur âge, quels enjeux se dessinent avec le mari et ce qui change dans la vie du couple… Je veux filmer quelque chose de lumineux et d’intime, redonner du courage aux premières concernées”. Trouver les financements, le bon format, la chaîne qui accompagnera le projet… Autant de questions qui en décourageraient beaucoup mais l’actrice l’assure : - Je ferai ce documentaire coûte que coûte”.

Revenant sur sa maladie, Diane reconnaît que ses enfants ont passé des moments difficiles, “j’attendais d’eux qu’ils fussent irréprochables quand eux ne supportaient pas l’idée que je sois malade”. Sur le moment, beaucoup de choses n’ont pas été dites et l’artiste conseille de dialoguer encore et toujours “car on n’en dit jamais assez”.

Evoquant son mari Avy, Diane Robert se souvient d’un homme “génial qui m’a très bien épaulée, qui a pris sur lui et fait taire ses angoisses…” Ni l’un ni l’autre n’ont envisagé une fin possible, Diane et Avy ont abordé ce combat ensemble et aujourd’hui, la jeune maman assure que “plus rien ne nous fait peur, j’aurais agi de la même façon pour lui. Finalement, l’entourage a plus peur pour le malade que le malade lui-même”.

Les difficiles heures du combat sont passées et il faut entrer en phase de reconstruction, retrouver une motivation, une confiance : “Et maintenant, qu’est-ce que je fais de moi ?” demande celle qui fut l’une des héroïnes de “Sous le soleil”. ”Ça m’a changée, je me suis détachée du regard des autres et j’ai repris confiance en moi, je n’ai rien perdu et ne risque plus rien à essayer. J’ai mené le plus gros des combats, je peux maintenant mener tous les autres”.

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